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### Trilogie Russe - Partie 2 : Paolo ###
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scilia
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MessagePosté le: 12 Mai 2003 03:08 pm    Sujet du message: Trilogie Russe - Partie 2 : Paolo Répondre en citant

Paolo


Disclaimer : Les personnages de Largo Winch ne sont toujours pas à moi (ouiiiiiiinnnnnnnnn) par contre Sasha, Georgi junior et Paolo sont à moi, à moi, à moiiiiiiiii hahahahaha

Auteur : [email protected]

Archives : www.bricbrac.fr.st

Résumé : Trois ans après les retrouvailles de Kerensky et Sasha, le fils de Largo et Joy se fait enlever par de mystérieux inconnus

Note de l'auteur : J'ai pas pu les laisser tranquille… en fait, j'ai tellement aimé écrire Sasha que j'ai eu envie de faire cette suite, histoire de voir ce qu'il se passait quelques années plus tard. Georgi junior ne m'a pas déçu et les autres non plus. Une suite est en préparation parce que je craque vraiment sur les gamins de nos héros icon_wink.gif J'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que j'en ai eu à l'écrire ^____^

***


Kerensky s'approcha de Sasha, un paquet caché derrière le dos.

- Tu es superbe, dit-il en souriant
- Vous n'êtes pas mal non plus monsieur Kerensky, fit Sasha en lui rendant son sourire
- Bon anniversaire !

Georgi sorti le paquet qui était derrière son dos et le présenta à la jeune femme. Elle l'embrassa tendrement pour le remercier avant de l'ouvrir. Un petit cri de surprise s'échappa de ses lèvres en découvrant un collier de rubis, avec boucle d'oreille et bracelet assortis. Kerensky, ravi de la réaction de sa femme, prit le collier et le lui mit

- Tu n'aurais pas dû... il est magnifique
- Il l'est encore plus sur toi, nota Georgi en la prenant dans ses bras
- Mais ça a du coûter une somme folle, dit Sasha d'un air réprobateur
- L'argent n'est pas un problème, et ce n'est rien comparé à ce que
Georgi et toi m'offrez tous les jours

Sasha lui sourit. Ils s'embrassèrent avec passion. Trois années de mariage n'avaient pas éteint la flamme qui les consumait. Ils se séparèrent hors d'haleine.

- On ferait mieux d'y aller sinon je risque de froisser ta jolie robe, murmure Georgi à son oreille

Sasha hocha la tête et remarqua soudain l'absence de leur fils.

- Où est Georgi ?
- Oh, il devait faire du baby-sitting pour Largo et Joy, une soirée à l'ambassade de France
- Il ne m'en a pas parlé, protesta Sasha
- Il a dû oublier, ce n'est pas grave, dit-il doucement puis, voyant la mine déçue de sa femme, comme cela je ne t'aurais rien que pour moi

Sasha soupira, les adolescents n'étaient pas des plus faciles à comprendre et elle avait espéré que son fils ferait un effort pour son anniversaire. Elle prit son sac et la main que Georgi lui tendait.

- Où m'emmènes-tu ?
- C'est une surprise
- Georgi..., protesta Sasha
- Non, tu ne sauras rien, femme, je serais obligé de t'éliminer si je te révèle mon secret, plaisanta t il en ouvrant la porte de leur maison

***


- Tu es certain qu'ils vont venir ?
- Mais oui, Kerensky a juste du être un peu trop prudent et a fait un détour pour ne pas vendre la mèche, dit Largo prenant sa femme dans ses bras
- Ne t'inquiètes pas, notre russe préféré ne va certainement pas manquer la fête d'anniversaire de sa femme, dit Simon en approchant

Il jeta un coup d'œil à la salle de réception du Hilton. Les proches amis et relations de Sasha étaient présentes, ainsi que plusieurs membres du groupe W. Simon remarqua Georgi junior qui se promenait parmi la foule. Il lui fit signe et le gamin approcha.

- Tes parents ne sont toujours pas là, dit Joy inquiète
- Ils ne devraient pas tarder, papa m'a dit qu'il avait tout prévu. Ils sont peut être... occupés, fit le gamin d'un air entendu

Largo sourit pendant que Joy resta bouche bée de stupéfaction. Elle songea qu'il faudrait qu'elle fasse attention à Paolo quand il aurait atteint l'age de Georgi. Elle ne voulait pas que son fils aille faire ce genre de commentaire. Simon était hilare, il devinait largement les pensées de Joy. Un serveur approcha pour les prévenir que les Kerensky allaient arriver. La lumière fut baissé et les invités se regroupèrent au fond de la salle.

- Georgi, ne me dis pas que tu as prévu une fête ou quelque chose de ce genre, dit Sasha en entrant
- Tu me connais, ce n'est pas mon genre
- Alors que faisons-nous ici ?
- Je rends service à Largo, il a oublié quelque chose quand il est venu avec Joy...
- Tu...

La lumière se ralluma soudain et Sasha découvrit les invités. L'orchestre démarra et une douce musique russe envahit la pièce. Largo, Joy, Georgi et Simon approchèrent, ravis de leur surprise.

- Bon anniversaire, maman, dit le gamin en faisant un baiser sonore sur la joue de Sasha
- Je croyais que tu...
- Georgi, dit-elle d'un ton de reproche en regardant son mari

Il se contenta de sourire en haussant les épaules. Joy l'embrassa chaleureusement pour détourner son attention.

- Je n'oublie pas que tu es dans le coup toi aussi ! dit Sasha en riant
- En fait, c'est Largo qui m'a forcé à…

Joy ne put finir sa phrase, Largo commençait à la chatouiller, ils pouffèrent tous. Simon souhaita aussi un bon anniversaire à Sasha. Largo ne fut pas en reste.

- Eh bien, bon anniversaire, Mme Kerensky !
- Tu es bien formel aujourd'hui, répliqua Sasha
- C'est parce que ton mari est là, confia t il à voix basse
- Je me disais bien que tous vos rendez-vous n'étaient pas innocents, fit le russe d'un air méchant
- Ne t'inquiètes pas, je les surveille, fit Joy complice
- J'ai un cadeau pour toi, fit Largo en reprenant son sérieux
- Je crois que tu en as fais assez ! Merci, je…, fit Sasha qui ne trouvait plus ses mots
- Bah, deux ou trois coups de fil et New-York est à tes pieds, fit Simon
- Je peux t'emprunter ta femme ? demanda Largo à Kerensky

Ce dernier hocha la tête, sachant ce que Largo avait préparé comme surprise à l'intention de Sasha. Le milliardaire la fit avancer au centre de la salle.

- Fermes les yeux, demanda t il doucement

Sasha obéit, se demandant ce qu'il lui avait été réservé. Elle allait de surprise en surprise ce soir, le cadeau de son mari était digne d'une reine, son fils ne l'avait finalement pas oublié et ses amis lui avaient offert une magnifique réception. Que pouvait-elle vouloir de plus ? Elle le sut à l'instant même où elle entendit les voix. La musique s'était tue pour faire place à un quatuor. L'air était connu, il s'agissait de "joyeux anniversaire " mais les paroles demeuraient un mystère pour la plupart des invités. Sasha sentit les mains de Kerensky se poser sur sa taille, elle s'appuya contre lui.

- Tu peux ouvrir les yeux mon amour, lui murmura t il à l'oreille

Sasha inspira profondément, les voix lui étaient familières mais elle n'arrivait pas à le croire. Elle ouvrit les yeux et découvrit les quatre personnes qui s'étaient rapproché devant elle. Un homme et trois femmes. Son frère Boris, ses sœurs Tatiana et Svetlana et surtout… sa mère. La pauvre femme pleurait et sa voix n'était qu'un murmure. Sasha se tourna vers Largo et son mari et leur murmura un inaudible merci, avant de se jeter dans les bras de sa mère. Plus un bruit ne retentissait dans la salle hormis les sanglots des deux femmes.

- Merci, dit Kerensky à Largo, merci pour elle
- C'est la moindre des choses. Elle fait un travail formidable depuis qu'elle est avec nous
- Je ne t'ai jamais vraiment remercier pour…
- Tu es ami avec un capitaliste que tu le veuilles ou non, répondit Largo en souriant, et j'aime rendre mes amis heureux

Kerensky secoua la tête doucement. Il ne regretterait jamais le jour où Largo l'avait engagé. Faux, se dit-il, il l'avait amèrement regretté quand ses amis avaient cru qu'il pouvait les trahir. Depuis les choses s'étaient arrangées, surtout depuis ses retrouvailles avec Sasha. Il avait changé. Le russe avait du mal à l'admettre mais c'était un fait. Le changement ne s'était pas fait du jour au lendemain, il avait été beaucoup plus subtil. Georgi sourit en se rappelant l'étonnement de Simon quand il l'avait remarqué. Un autre moment mémorable avait été le jour où il était entré dans le bunker les cheveux courts . Simon lui avait demandé s'il était passé sous une tondeuse. Le pire avait été Sasha, elle l'avait presque incendié car il lui en avait fait la surprise. Il avait jugé la réaction de sa femme disproportionnée mais avait mieux comprit, quand elle lui avait expliqué qu'il ressemblait à l'un des hommes qui l'avait acheté. Par amour pour elle, il s'était laissé repousser les cheveux (Reste plus qu'à faire comprendre ça à Geordie Johnson ^__^) .Il reporta son attention sur sa belle-famille. Il ne les avait jamais rencontrés. Sasha était retourné une fois en Russie mais il avait été obligé d'accompagner Largo et Simon en France car Joy, qui était à son 8e mois de grossesse, ne pouvait plus voyager.

Sasha lui fit signe de les rejoindre. A peine eut il fait quelques pas que la mère de Sasha le prit dans ses bras. Simon sourit en voyant la scène, la femme arrivait à peine aux épaules du russe qui semblait gêné par cette démonstration d'affection publique. La musique avait reprit et le petit groupe alla s'isoler dans une salle adjacente.

Sasha séchait ses larmes sous les regards ravis de ses amis. Joy attrapa son fils qui voulait échapper à sa nurse. Le petit Paolo vit que sa tante pleurait, il se dégagea des bras de sa mère et tira sur la robe de Sasha.

- Pourquoi tu pleures ? demanda t il

Sasha se baissa et lui fit un câlin.

- Je pleure parce que ton papa et ta maman m'ont fait un beau cadeau, dit Sasha en entourant sa famille du regard
- Et moi, j'ai pas de cadeau ? s'offusqua le jeune Winch

L'assemblée rit de bon cœur devant l'enfant. Simon, qui avait repéré une jolie blonde depuis un moment, les quitta. Largo et Joy en firent autant pour laisser un peu d'intimité à Sasha et à sa famille. Kerensky regarda sa femme, elle respirait le bonheur. Il se joignit à la conversation en russe et répondit aux nombreuses questions de sa belle-mère.

***


Sasha crut que son cœur allait exploser. Cette soirée était… elle ne trouvait pas de mot pour exprimer ce qu'elle ressentait. C'était sans conteste l'une des meilleures de sa vie avec celle où Georgi l'avait retrouvé dans le bar où elle chantait. La coïncidence avait été incroyable. Elle n'avait jamais imaginé retrouver le père de son fils, le croyant mort depuis dix ans. Le simple fait de le revoir avait réveillé en elle des sensations oubliées. Il l'avait aidé, avec l'Intel Unit, à se débarrasser de Nikolaï Valensky, l'homme à qui elle avait été vendue.

Elle arriva enfin dans le couloir menant aux toilettes quand elle entendit un cri un peu plus loin. Sasha s'approcha et vit deux hommes en train d'attaquer Paolo et sa nurse. La jeune femme se débattait tant qu'elle pouvait mais un homme la maintenait fermement contre le mur. Sasha accouru à l'aide de la nurse et donna un coup sur la nuque de son agresseur, avec le vase qu'elle avait récupéré dans le couloir. L'homme vacilla un instant, Sasha se tourna vers celui qui tenait Paolo et constata qu'il était endormi. Chloroforme, pensa t elle en sentant les effluves qui étaient encore légèrement présente dans le couloir. La nurse profita de ce moment pour s'éclipser en hurlant. L'homme qui tenait l'enfant paniqua mais se reprit en constatant que son comparse venait de saisir Sasha.

- Elle va donner l'alerte, fit le premier
- On les emmène tous les deux, répondit celui qui tenait Sasha

Il prit le chiffon que l'autre lui tendait et Sasha se sentit progressivement perdre connaissance.

***


Largo, Joy, Simon et Kerensky firent répéter une fois de plus son histoire à la nurse. Elle s'était enfin calmée et raconta l'histoire sans trembler, en serrant le verre de cognac que lui avait donné Simon.

- Paolo voulait aller aux toilettes, je l'ai accompagné et en revenant, je suis tombée sur ses deux hommes… ils m'ont menacé d'un couteau, j'ai mis Paolo derrière moi pour qu'il ne l'attrape pas mais un des deux hommes m'a plaqué contre le mur et l'autre l'a attrapé…

La nurse porta son regard sur le russe qui la regardait durement.

- C'est à ce moment là que Me Kerensky est arrivée, elle a frappé l'homme avec un vase… il a été étourdi un moment et elle en a profité pour s'attaquer à l'autre. Il tenait Paolo inconscient entre ses bras… j'en ai profité pour m'enfuir et venir vous prévenir

La fin du récit plonnker. Largo se décida à le rompre en tentant d'expliquer au russe pourquoi ils avaient agis de la sorte.

- Nous avons fais ça pour ton bien, tenta t il doucement
- Depuis quand ai-je besoin qu'on veille sur moi ? fit Kerensky qui commençait à perdre patience
- Tiens, dit Largo en lui tendant une disquette, mais garde en mémoire que ce n'est pas nous qui… nous sommes du même coté, ne l'oublies pas

Georgi prit la disquette et l'inséra dans la machine. Son esprit ne cessait de penser au pire, Sasha était morte et ses amis ne savaient pas comment le lui dire. Il ouvrit le document et le regarda. Sa première réaction fut du soulagement en constatant qu'elle était vivante. Soulagement qui fit rapidement place à une sourde colère. Largo vit les poings du russe se serrer. Joy le regardait avec compassion ce qui augmenta la fureur de Georgi. Il se leva et frappa de toutes ses forces le mur derrière lui, y laissant la marque de son poing. Il appuya ses deux paumes contre le mur, tête basse, et essaya de maîtriser sa colère. Mille façons de venger Sasha lui vinrent à l'esprit. Ils avaient osé la frapper, peut-être même pire, ils mouraient, il s'en assurerait. Kerensky s'aperçut que Sullivan, Joy et Largo le regardaient. Il se redressa, passa la main dans ses cheveux et se remit devant son écran.

- N'en parlez pas à Georgi et un petit conseil, ne faites plus jamais cela

Joy allait répondre mais un regard du russe la fit taire. Largo et Sullivan sortirent, une réunion avec le conseil les attendait. Joy resta au bunker, elle ressentait aussi l'impression que Sasha voulait leur faire passer un message dans la première photo qu'ils avaient reçu, restait à trouver lequel.

***


- Satané machine ! grogna Simon en voyant le mot GAME OVER s'afficher sur l'écran
- Encore raté, dit Georgi hilare
- Tu as truqué le jeu c'est pas possible, ça fait cinq fois qu'il me descend !
- J'y peux rien si tu es nul, tonton, dit le gamin en appuyant sur le dernier mot

Simon lâcha la manette et attrapa son verre. Il était presque 17h et n'avait aucune nouvelle de Largo. Le suisse supposa que c'était simplement parce qu'il n'en avait pas. Il remarqua que Georgi le regardait fixement, hésitant à lui parler.

- Tu sais que tu peux me parler de tout ce que tu veux, l'aida Simon
- Ouais…
- Si c'est pour ta mère …
- Non, je sais qu'on va la retrouver, fit Georgi d'une voix assurée
- Alors c'est quoi le problème ?
- Rien
- Hey, tu vas pas faire comme ton père ! Qu'est ce que vous avez dans cette famille ?

Georgi sourit, ce que recherchait Simon, et regarda son oncle. Il avait l'air d'un gamin avec son affreuse chemise à fleurs bleues et son jean délavé.

- Disons que… il y a le bal dans pas longtemps et…
- J'ai compris, c'est une histoire de filles. Tu es tombée sur l'homme qu'is heures avant que je ne le tue, ainsi que vous et le fils de Winch, fit Marissa en éclatant de rire

L'un des deux hommes attacha les mains de Kerensky derrière son dos. Il lui donna un coup de poing sans raison avant de sortir derrière Marissa. Sasha attendit un peu avant de détacher son autre bras, Marissa n'avait pas remarqué qu'elle était à moitié libre, et se précipiter vers Georgi. Elle prit son pouls, il battait régulièrement. Sasha s'allongea près de lui en priant pour que son mari n'ait pas fait la folie de venir les chercher seul.

***


- Largo, je viens d'appeler le président Alcante, dit Sullivan devant un des ordinateurs du bunker
- Très bien, il a compris que le démenti ne serait qu'un faux ? s'enquit-il
- Oui mais vous n'aviez pas parlé d'une taupe ?
- J'ai bien peur qu'on doive prendre ce risque, John
- Je regrette sincèrement que Paolo…
- Je sais, dit Largo en voyant le regard assombri de son bras droit
- Je voudrais pas interrompre ce moment nostalgique mais j'ai fais un scan de la maison, intervint Georgi
- J'aurais juré que c'était son père, fit Simon en levant le nez. Et tu as trouvé quoi ?
- Une vingtaine de personnes, pas de gardes extérieurs. J'ai eu la confirmation que papa était bien là-bas
- Comment ?demanda Largo
- On l'a vu entrer dans la maison il y a deux heures, il n'est pas ressorti, dit Georgi doucement
- Ton père est un dur à cuir, Georgi et je suis certain qu'il est toujours en vie, fit Joy qui avait écouté la conversation en silence
- Vous y serez dans combien de temps ? répondit-il en éludant une réponse possible
- Deux heures
- Ok, contactez-moi dès que vous serez prêt, fit le gamin en coupant la communication

Sullivan le regarda un moment. Georgi avait repris l'image satellite et des petits points rouge s'affichèrent sur le plan de la maison de Triest.

- Si on faisait une pause ? proposa John en regardant la mine fatiguée de l'enfant
- Qu'est ce que tu proposes ?
- Manger un peu pour commencer

Georgi réfléchit un instant, il ne pouvait rien faire de plus pour le moment. Tant que l'Intel Unit ne serait pas sur place, il avait les mains liées.

- D'accord mais ne m'oblige pas à manger de légumes !
- Pour une fois, tu peux te bourrer de cochonneries si tu veux, fit Sullivan en riant, je ne le dirais à personne

***

Kerensky remua doucement. Il avait mal à la tête et sa vision était un peu floue. Il ferma les yeux et essaya de se rappeler ce qui s'était passé. Il avait retrouvé Sasha, tenté de la délivrer quand… trou noir. Il sentit une main repousser une mèche de cheveux et sourit. Elle était avec lui, le problème c'est qu'il ne l'avait pas sauvé mais c'était fait avoir comme un bleu. Il ouvrit les yeux et regarda sa femme. Son cœur se serra et sa colère refit surface.

- Sasha…

Il essaya de boElle avait raison, il aurait sans hésiter protéger Joy et Paolo mais il avait failli la perdre.

- Oui mais moi je ne risquais pas de perdre quelque chose de précieux, murmura t il doucement
- Comment tu…
- Le médecin. Tu pensais m'en parler ?
- Bien sur mais avoues que ces derniers jours ont été mouvementés. J'avais prévu de te le dire après la soirée donnée pour mon anniversaire
- Tu veux m'épouser ? Demanda t il en souriant
- Nous sommes déjà mariés, protesta t elle en riant, c'est moi qui suis blessée et c'est toi qui perds la mémoire ?
- J'ai failli perdre beaucoup plus que cela, fit-il en recouvrant son sérieux. Je ne suis pas un grand romantique, tu le sais mais…
- Georgi, je t'aime comme tu es, le coupa t elle, ce n'est pas parce que tu n'es pas romantique que cela change…
- Aller vous vous taire, Sasha Vassiliev Kerensky, que je puisse enfin vous embrasser ?

Sasha sourit et hocha la tête doucement. Georgi se pencha vers elle et captura ses lèvres. Ils n'entendirent pas les quelques coups frappés à la porte et ne virent pas non plus, les visages de leurs amis qui les regardaient ravis.

- Hum…hum…, fit Simon en souriant. Service express, on a un garçon du nom de Georgi Kerensky a vous livré
- Je te promets de tuer Simon dès que nous serons rentrés, murmura Georgi à l'oreille de sa femme

Sasha sourit et ouvrit les bras pour accueillir son fils.

- Refais jamais ça, maman ! La gronda t il
- Quoi, mon chéri ?
- Disparaître comme ça, j'ai cru qu'ils allaient tous devenir dingue ! J'avais l'impression d'être l'adulte et eux les gosses, dit-il en désignant Largo, Joy et Simon du regard
- En parlant d'enfant, commença Kerensky en tenant la main de Sasha, ça te dirait d'avoir un frère ou une sœur ?
- Vous plaisantez, fit Georgi en regardant ses parents
- Non, c'est très sérieux au contraire. Tu vas devenir grand frère, mon ange, fit Sasha en souriant
- Grand frère…, répéta t il comme s'il savourait les mots
- Ouaip, t'auras le droit de lui apprendre plein de bêtises, fit Simon
- Et aussi de veiller sur lui, continua Largo
- T'auras aussi le droit de lui taper un peu dessus mais jamais devant tes parents, reprit Simon en souriant
- Simon ! S’exclamèrent Joy et Sasha en même temps
- Bon d'accord, tu pourras pas lui taper dessus, se reprit il. Tu pourras jouer avec lui, lui apprendre des trucs et il te piquera tes affaires en échange
- Tu as fini, demanda Joy mi-amusée mi-agacée, ce qui est chouette, c'est que ta famille va s'agrandir
- Notre famille, vous voulez dire, reprit Sullivan, félicitations à vous trois

Sasha et Kerensky attendaient, avec un peu d'angoisse, la réaction de Georgi.

- Tu as raison, oncle John, notre famille s'agrandit, reprit-il en souriant à ses parents
- Tu veux toujours les laisser, demanda Joy à voix basse à son mari
- Non. Il n'y a rien de mieux augea la pièce dans le silence. Simon raccompagna la nurse en lui disant qu'elle serait certainement interrogée par la police. Joy leva la tête et regarda Largo, fallait-il prévenir la police ? Sa formation de garde du corps l'incitait à raisonner, à prendre en compte l'enlèvement sous toutes les coutures. Mais son cœur de maman se serrait en pensant que son fils risquait d'être blessé ou pire encore. Le fait que Sasha ait été enlevé en même temps que lui la rassurait un peu, il ne serait pas seul et la jeune femme saurait le réconforter.

- Que fait-on ? demanda Simon en revenant vers eux
- Prévenir la police ne semble pas une bonne idée, fit Kerensky froidement
- Ils ont les moyens de le retrouver, il…
- Je pense que Georgi a raison, dit Largo en regardant sa femme

Joy allait protester mais Kerensky lui coupa la parole.

- Nous avons beaucoup plus de moyens qu'eux et si l'affaire s'ébruite, cela risque de faire peur aux ravisseurs
- Il faut attendre qu'ils nous contactent, dit Simon, s'ils ont enlevé Paolo c'est qu'il y a une raison
- Nous avons plusieurs projets en cours, aucun moyen de savoir duquel il s'agit, fit Largo impuissant
- On ne va pas rester sans rien faire quand même, dit Joy en se levant, c'est quand même dingue !
- Calmes-toi, dit doucement Kerensky
- Comment ça me calmer ? Mon fils est je-ne-sais-où dans New-York, à la main de je-ne-sais-qui et je dois me calmer ? Je veux que tu me trouves quelque chose, n'importe quoi et tout de suite, va chercher dans tes maudits ordinateurs ! conclut-elle rageusement
- A vos ordres, Mme Winch, dit Kerensky d'un ton glacial en ramassant sa veste de smoking

Joy réalisa soudain que sa femme avait été enlevée en même temps que Paolo et qu'il devait être aussi inquiet qu'elle. Le russe fit signe à son fils de le suivre et ils sortirent tous les deux.

- Georgi, je…, commença t elle

Kerensky sortit sans un regard derrière lui, une main sur l'épaule de son fils

***


Sasha ouvrit les yeux. Prise d'une nausée, elle tenta de s'asseoir mais constata qu'elle était ligotée sur le sol. Un vrombissement continu lui fit comprendre qu'elle était dans un avion. Elle jeta un coup d'œil autour d'elle et aperçu Paulo, inconscient, assis dans un siège d'enfant. Sasha entendit des pas se rapprocher et ferma les yeux, faisant croire qu'elle dormait toujours.

- Nous arriverons à Triest dans deux heures, dit une voix d'homme
- Vous étiez vraiment obliger de ramener celle-ci ? répondit une femme
- Elle a tenté de nous arrêter et a vu nos visages
- Il faudra nous en débarrasser en même temps que l'enfant, fit-elle froidement

Les pas s'éloignèrent et Sasha rouvrit les yeux horrifiés par le sort qui les attendaient.

***


Kerensky avait tenté de renvoyer son fils chez lui mais le gamin avait refusé. Il voulait l'aider à trouver quelque chose pour sauver sa mère et Paolo. Georgi avait accepté sachant que son fils n'en ferait qu'à sa tête s'il le laissait partir. Ils étaient donc tous les deux en train de pianoter sur leurs ordinateurs. La porte du bunker s'ouvrit et Largo entra. Il eut un petit sourire en constatant que ni le père ni le fils n'avait relevé la tête de leurs écrans. Georgi était doué et, même si son père était contre cette idée, son avenir semblait se profiler vers l'informatique. Kerensky regarda Largo par-dessus ses lunettes et lui fit signe de s'asseoir.

- Georgi, va chercher du café, s'il te plait
- La cafetière est pleine, protesta le gamin
- Alors va me chercher quelque chose à manger à la cafétéria
- Tu ne peux pas simplement me dire que tu as besoin de parler avec Largo en tête-à-tête ? dit le gamin en sortant du bunker
- Une vraie tête de mule, murmura Kerensky, comme sa…

Il ne finit pas sa phrase mais Largo savait très bien qu'il faisait référence à sa femme. Le jeune milliardaire s'était souvent heurté à elle sur les quelques projets qu'ils avaient menés ensemble.

- On va les retrouver, dit-il
- Pas avec ta tête, on dirait que tu es passé sous un rouleau compresseur, fit remarquer Kerensky
- Je n'arrive pas à dormir et Joy est survoltée
- J'ai remarqué
- Ecoute, elle ne voulait pas…
- Je sais et ce n'est pas la peine de t'excuser à sa place, elle détesterait cela
- Vous avez trouvé quelque chose ? demanda Largo en sachant que son ami avait raison
- Rien pour l'instant, Georgi est en train de vérifier l'emploi du temps de sa mère. De mon coté, je fais le tri dans tous les gens qui pourraient être tenté de kidnapper ton fils
- Ca doit faire un sacré paquet
- Plutôt oui. Je suis sur le projet de centrale électrique que le groupe projette de construire au Pérou. Je vérifie tous les gens qui sont en lien avec nous mais je n'ai rien trouvé pour l'instant

***


Georgi en voulait à son père de l'avoir évincer mais connaissait un moyen de remédier à cet état de fait. Il sortit de sa poche quelque chose qui pouvait ressembler à un walkman et mit le casque sur ses oreilles. Il appuya sur une touche et entendit tout ce qui se passait dans le bunker, son père n'avait pas encore trouvé le micro qu'il avait posé le matin même. Il revenait vers le bunker quand il aperçut une forme familière devant l'ascenseur.

- Je te croyais parti, fit Joy en lui souriant
- J'aide papa à trouver quelque chose comme tu lui as… suggéré
- Oh…, fit Joy gênée, tu as compris que ma colère n'était pas à l'égard de ton père ?
- Oui, tu es inquiète pour Paolo, répondit-il en haussant les épaules. Il le sait.
- Qui sait quoi ?
- Papa, que tu es désolée mais il est un peu vieux jeu parfois et il risque de te le faire payer par un de ces regards de monstre des Carpates, fit Georgi en souriant
- Je le connais bien ce regard
- Moi aussi hélas, dit le gamin en grimaçant. T'inquiètes pas, maman va veiller sur Paolo et on va les retrouver sans problème, rajouta t il d'une voix assurée

Joy le regarda prendre l'ascenseur. Elle se demandait comment un gamin de 13 ans pouvait être aussi mature. Sa mère avait été enlevée mais il ne paniquait pas, il faisait confiance à l'Intel Unit pour la retrouver. Et elle, l'ex-garde du corps, tremblait à l'idée de ce qui risquait d'arriver à son fils. Joy reprit confiance en elle et repartit vers le Penthouse.

***


Sasha était allongée, Paolo endormit dans ses bras, dans une superbe chambre qu'elle aurait sûrement apprécié si elle n'y avait pas été captive. L'enfant avait pleuré à leur descente d'avion jusqu'au moment où leurs ravisseurs avaient autorisé Sasha à le prendre dans ses bras. Ils avaient été conduits, les yeux bandés pour la jeune femme, dans une demeure perdue au milieu d'une forêt d'après ce que Sasha avait vu de la fenêtre. Personne ne lui avait parlé et deux hommes les avaient conduits ici.
Sasha se dégagea lentement de l'étreinte de Paolo et fit le tour de la chambre. La porte était, bien entendue, fermée. Ils étaient au troisième étage et Sasha se voyait mal sortir par la fenêtre mais elle tenta néanmoins de l'ouvrir sans plus de succès. Elle poussa un soupir de frustration et retourna s'allonger sur le lit.

***


Georgi avait réussi à convaincre son fils de suivre Largo pour aller se reposer. Il avait râler un peu mais il était presque 6h du matin et l'adolescent était épuisé. Kerensky ferma un programme et s'adossa à son siège. Il avait du mal à l'admettre mais il n'avait rien trouvé. Il sortit son portefeuille de sa veste et regarda la photo qui ne le quittait plus depuis trois ans. Il caressa du bout des doigts Sasha qui lui souriait dans sa robe de mariée, Georgi à ses cotés, heureux d'avoir enfin une famille et lui, Georgi Kerensky, contemplant sa femme et son fils avec fierté. Le russe rangea la photo, ce semblant de nostalgie ne lui ressemblait pas. Il remit ses lunettes et se remit à taper sur son clavier. Il devait avoir oublier quelque chose et il décida de tout reprendre à zéro.

***


Simon entra dans le bunker à 10h. Il avait deux heures d'avance sur son horaire habituel mais il s'était dit qu'il pourrait certainement aider à trouver un indice, sur la disparition de Paolo et Sasha. Il ne fut pas surpris de trouver Kerensky sur son ordinateur mais le fut par la position du russe. La fatigue l'avait vaincue et Georgi dormait devant son écran. Simon posa le sac contenant les cafés et donuts qu'il avait acheté avant de venir. Le bruissement du sac réveilla Kerensky aussitôt qui dégaina l'arme qu'il gardait toujours sur lui.

- Hey, doucement…
- Tu es aussi bruyant qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine, répondit le russe en rangeant son arme
- Je pense à toi, je ramène de quoi te sustenter et tu trouves encore le moyen de râler !
- Depuis quand connais-tu ce mot ? rétorqua Georgi
- Bon puisque c'est comme ça, dit Simon en levant les mains et s'apprêtant à sortir

Kerensky attendit qu'il ait atteint les marches avant de le rappeler.

- Ces trucs sont immangeables, fit-il en ouvrant la boite de donuts mais… merci quand même

Simon hocha la tête et prit son café. Il savait que le russe remerciait rarement les gens, l'enlèvement l'avait drôlement secoué. Le suisse constata qu'il s'était déjà remis au travail, son café près de lui. Il songea à Sasha qui avait l'habitude de se tenir derrière Kerensky, la main sur son épaule, quand il refaisait ses recherches pour la seconde fois. Elle avait l'œil pour voir ce que Georgi ne voyait plus après quelques heures de fatigue.

- Je suis désolée, murmura Simon
- Tu n'as pas à l'être
- Tu sais très bien ce que je veux dire, bougonna le suisse, j'aime bien ta femme et…
- Vas chercher Largo et Joy ! le coupa t il froidement
- Hey, quand je dis que je l'aime bien cela ne veut pas dire que… Largo ? dit Simon réalisant soudain que Kerensky lui avait parlé. Tu sais que le téléphone existe depuis…
- Simon, je ne PEUX pas leur parler au téléphone. Je n'ai pas encore eu le temps de vérifier que les lignes étaient toujours sécurisées. Tant que tu y es, ramènes-moi mon fils, on doit parler d'un certain micro…

***

Sasha tournait en rond, Paolo jouait près d'elle. Leurs ravisseurs avaient eu l'aimable attention d'apporter quelques jeux en même temps que leur petit-déjeuner. La jeune femme avait tenté de parler aux deux hommes mais ils étaient restés muets. Les reliefs de leur repas étaient toujours sur la table et Sasha se demandait quand elle aurait le fin mot de leur enlèvement. Elle ne doutait pas qu'elle ne faisait pas partie de leur cible, Paolo était le seul qui les intéressait, restait à savoir pourquoi. La porte s'ouvrit enfin et Sasha fut stupéfaite de reconnaître la femme qui lui faisait face.

***

De :
A : Groupe W - bunker
CC : Sullivan John
Objet : Concernant vos objets perdus
PJ : objet.doc (45Ko)
Veuillez trouver ci-joint une photo de ce que vous avez perdu récemment, des instructions vous seront données ultérieurement.


Largo, Joy, Simon et Georgi finirent de lire le mail que Kerensky avait affiché sur l'écran derrière lui. Il avait attendu que tout le monde soit réuni pour ouvrir la pièce jointe. Il cliqua dessus et attendit que le programme l'ouvre, ce qui parut prendre une éternité. Sasha et Paolo apparurent assis sur un lit. Tous les deux avaient l'air d'aller bien. Sasha portait le New-York Times avec la date du jour et fixait l'objectif d'un regard froid.

- On sait qu'ils étaient vivants ce matin, constata Simon en récoltant une œillade noire de la part de Kerensky
- Je vais essayer de retrouver l'auteur de ce mail, fit-il en tapant sur son clavier
- Il doit bien y avoir un indice sur cette photo, dit Joy en s'approchant

Largo posa la main sur l'épaule de Georgi junior dans un geste de réconfort. Le garçon le regarda, pas le moins du monde inquiet.

- Ils les garderont tant qu'ils n'auront pas obtenu ce qu'ils veulent, fit Largo
- Je sais, répondit le gamin, c'est marrant, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche avec maman

Kerensky releva immédiatement la tête et regarda son fils en attendant qu'il continu. Joy se détourna de la photo sur laquelle elle n'avait rien remarqué de suspect.

- Me regardez pas comme ca, j'ai pas dis que j'avais la réponse. Juste que… je sais pas, vous avez pas l'impression que cette photo est trop mise en scène ?
- Ben, j'ai pas l'habitude d'envoyer ce genre de photo, dit Simon, mais je crois que je ferais à peu près la même chose
- Bon, laissez tomber
- Toi ne laisse pas tomber, ca peut être important, fit Kerensky en regardant son fils. En parlant de chose importante, tu devrais être plus discret quand tu mets des micros ici

Georgi se tourna vers son père qui s'était replongé dans ses recherches. Largo le regarda, étonné.

- Tu as planqué un micro ici, fit Simon épaté
- Je ne crois pas qu'il y ait des raisons d'être fier, le reprit Largo
- C'était juste pour voir si ca marchait et combien de temps papa mettrait à le trouver ! Protesta Georgi d'un air innocent
- C'est bien le fils de son père, y'a pas de doute

Kerensky envoya un regard noir au suisse qui se fit tout petit. Georgi n'en menait pas large non plus mais ne cessait de fixer la photo de sa mère. Il devait trouver ce qui clochait pour l'aider.

- Ca ne mène nul part. L'expéditeur a fait transiter son mail par plusieurs fournisseurs et pays avant de nous l'envoyer
- Il n'y a qu'une chose à faire, dit Largo. Kerensky tu prends quelques heures de repos, tu as une tête de déterré
- Merci du compliment, grommela le russe
- Simon, tu t'occupes de Georgi
- Hey mais je suis pas baby-sitter moi !
- Tu vas voir, tonton, j'ai de supers jeux de baston
- Je vais encore me faire ridiculiser, je le sens, dit Simon en sortant avec le gamin

Kerensky se leva et s'étira. Il avait passé plus de 12h sur sa chaise était exténué. Il prit ses affaires et se dirigea vers la sortie. Il se retourna avant d'ouvrir la porte.

- Ca va prendre un peu de temps, ils ont l'air malin, mais je te promets qu'ils ne feront pas de mal à mon neveu, dit-il à Joy avant de sortir

Cette dernière sourit. Il lui avait pardonné la façon dont elle lui avait parlé quelques heures plutôt. Georgi avait raison, Kerensky lui avait lancé un regard de "monstre des Carpates " mais elle avait aussi remarqué une ébauche de sourire.

***


Sasha contempla la brune qui la menaçait de son arme. Elle n'aurait jamais imaginé que Marissa puisse être l'un de leurs ravisseurs. La jeune femme lui fit signe de s'asseoir et s'accroupis pour être à la hauteur de Paolo. Sasha se retint de crier à Marissa de le laisser, elle ne voulait pas inquiéter le petit garçon.

- Bonjour, fit Marissa d'un ton naturel, tu me reconnais ?
- Oui, tu travailles avec mon papa
- Exact, ton papa m'a demandé de te garder avec tata Sasha jusqu'à son retour
- Oh…, fit Paolo d'un air soupçonneux, et ma maman, je peux la voir ?
- Bientôt, mon ange, bientôt. Tu vas rester avec ce monsieur, tata et moi avons à parler

Sasha se crispa en voyant l'homme la regarder avec une lueur mauvaise dans les yeux. Elle n'allait certainement pas laisser Paolo avec cet homme. Marissa le remarqua et toisa l'homme du regard.

- Si j'apprends que vous avez touché un seul cheveu de cet enfant, je vous étripe de mes propres mains, dit-elle sèchement
- Je n'ai pas l'habitude de m'en prendre à des enfants par contre…

Il laissa sa phrase volontairement en suspend en détaillant Sasha du regard.

- Tu pourras jouer avec elle quand nous en aurons fini mais pas avant, lâcha Marissa ravi d'imaginer la tête de Kerensky quand il saurait comment sa femme avait terminé sa vie. Avancez et n'essayez pas de faire la maligne

Sasha prit le temps d'embrasser Paolo et de lui dire qu'elle revenait très vite avant d'obtempérer.

***


John tournait le dos à Largo et Joy, contemplant d'un œil distrait la vue qu'il avait sur Manhattan depuis son bureau. Il avait appelé Largo pour lui demander la signification de la copie du mail qu'il avait reçu. Sullivan avait été effaré d'apprendre l'enlèvement de Paolo et Sasha.

- Si j'ai bien compris, on ne peut qu'attendre des nouvelles des ravisseurs ?
- J'en ai peur, dit Largo en caressant distraitement la main de Joy

La jeune femme ne bougeait pas, elle repensait à la soirée et cherchait si elle n'avait pas enregistré un détail sans y faire attention. Un signal sonore la tira de sa rêverie, Sullivan consulta son ordinateur et constata qu'il avait un message.

- Je crois que cela va vous intéresser, fit-il en tournant l'écran pour qu'il puisse le voir.

De :
A : Groupe W - bunker
CC : Sullivan John
Objet : concernant vos objets perdus
PJ : objet.doc (52Ko)
Nous avons le regret de vous informer que l'un de vos objets a été endommagé pendant le transport. Nous vous appellerons à 18h précise pour confirmer les modalités de réception.


John ouvrit la photo jointe au message. Son visage se décomposa en même temps que celui de Largo, Joy serra les poings sur les accoudoirs. Sasha était attachée sur une chaise, un bâillon sur la bouche mais ce n'était pas ce détail qui les avait fait blêmir. C'était les traces de coups dont son visage pâle était marqué ainsi que l'état de sa robe, déchirée en plusieurs endroits.

- Il ne doit pas la voir, dit Joy
- Pardon ? demanda Sullivan
- Kerensky. Appelles-le, je descends au bunker pour enlever la pièce jointe
- Il va bien voir que sa femme a été battue quand vous la récupérez, fit remarquer John
- On voit que vous ne l'avez jamais vu en colère, dit Largo en faisant signe à Joy de descendre

***


Kerensky fit le chemin en deux fois moins de temps que d'habitude. Il avait mal dormi. Dès qu'il fermait les yeux il voyait le visage de sa femme. Il n'arrêtait pas de se dire qu'il aurait dû être plus prudent, qu'il n'aurait pas dû la laisser seule. Il avait relâché son attention depuis qu'il était marié et il en payait maintenant le prix. Quand il arriva au bunker, il sentit que l'ambiance était tendue. Sullivan, Largo et Joy l'attendaient.

- Ils se sont enfin décidés, ils précisent ce qu'ils veulent ?
- Non, répondit Joy, juste qu'ils vont appeler. Je déteste me sentir aussi impuissante.

Le russe trouva cet aveu étonnant, la jeune femme n'avait pas l'habitude d'avouer ses faiblesses. La maternité l'avait changé mais pas à ce point-là. Il s'assit devant son ordinateur et ouvrit le message qui l'attendait.

- Où est-elle ? demanda t il froidement
- Quoi, répondit Largo d'un ton qui se voulait léger
- La pièce jointe qui était avec ce message, répondit Kerensky en le regardant par-dessus ses lunettes
- Il n'y avait pas…, commença Sullivan
- Ne jouez pas avec moi, mes nerfs sont chatouilleux en ce moment. Qu'est ce que vous essayez de me cacher ?
- Je t'assure que…
- Largo, tu me payes parce que je suis l'un des meilleurs informaticiens de la planète. Je suppose que c'est Joy qui a effacé la pièce jointe mais elle n'a pas pensé qu'elle avait laissé des traces. La taille du message envoyé ne correspond pas avec celle du message que je viens de lire.

Un silence pesant prit possession du bul te fallait !

***


Sasha s'humecta les lèvres, elle avait terriblement soif et n'arrivait pas à se rappeler depuis combien de temps elle était assise dans cette pièce. Elle savait maintenant que la commission adriatique était responsable de l'enlèvement mais elle ignorait toujours pourquoi. Marissa l'avait interrogé sur diverses affaires du groupe W mais Sasha était restée muette, ce qui lui avait valu des coups. Elle en avait prit de nombreux autres quand elle était encore en Russie et par des hommes beaucoup plus impressionnants que Marissa, cette dernière ne lui faisait pas peur. Sasha savait aussi pertinemment que Marissa ne pouvait s'en prendre à Paolo tant qu'ils n'auraient pas obtenu ce qu'il voulait.

Sasha ferma les yeux pour tenter de repousser la douleur et repensa aux deux photos qui avaient été prises. Son mari avait-il compris le message qu'elle avait tenté de lui faire passer ? Comment avait-il réagit en la découvrant blessée ? Mal, répondit une voix en elle, mais cela signifierait aussi qu'il redoublerait d'efforts pour les retrouver. Et Georgi ? Sasha soupira en songeant à son fils. Il était brillant, comme elle l'avait présagé quelques années plutôt en demandant à Valensky, son ancien propriétaire, de le mettre dans un pensionnat suisse réputé. Depuis qu'elle s'était mariée avec Kerensky, Georgi faisait des études dans l'un des meilleurs collèges de New-York et passait pas mal de temps au bunker avec son père. Sasha songea à tout ce qu'elle allait manquer si… Non, reprit la voix, ils vont vous retrouver ! La porte s'ouvrit et Sasha releva la tête. Marissa entra, un sourire victorieux sur les lèvres.

- Le gamin vous réclame. Je vais vous détacher et vous aller mettre ça, dit-elle en lançant un jean et un pull sur la table. Ne faites pas l'imbécile, la porte est gardée

Sasha hocha la tête, elle n'avait aucune envie de se battre. Paolo était beaucoup plus important et il avait besoin d'elle.

***


Largo faisait les cent pas devant son bureau. Il était 17h55, les kidnappeurs devaient appeler dans cinq minutes et il ne savait pas s'il allait pouvoir répondre à leurs exigences. Kerensky vérifia une dernière fois le système d'écoute qu'il avait mit au point sur le téléphone fixe et le portable de Largo. S'il arrivait à les garder 3 minutes en ligne, il pourrait les repérer sur n'importe quel point du globe. Joy le regardait faire, essayant de se maîtriser pour ne pas crier. Elle préférait de loin l'action à ce moment d'attente insupportable. Simon et Georgi étaient assis sur le canapé. Le téléphone sonna, Largo se retint pour ne décrocher qu'à la troisième sonnerie.

- Largo Winch
- J'ai deux choses qui vous intéresseront sûrement, dit une voix masculine
- Quelles sont vos exigences ?
- Annuler votre rendez-vous avec le vice-président péruvien
- Pardon ? fit Largo qui s'attendait à une somme d'argent conséquente
- La centrale électrique ne doit pas voir le jour, répondit son interlocuteur lentement
- Qui êtes vous pour…

Largo n'acheva pas sa phrase, il venait de comprendre qui avait fomenté le kidnapping : la commission adriatique.

- Nous vous contacterons dès confirmation que le projet sera abandonné Vous pouvez dire au russe qu'il n'arrivera pas à nous repérer malgré tous ces efforts et que sa femme est…délicieuse, fit l'homme avant de raccrocher

Largo resta un moment, le téléphone à la main, avant de regarder Joy. C'était à cause de lui que Paolo avait été enlevé, à cause du groupe que lui avait légué son père. Kerensky regarda son fils, il se félicita d'avoir refuser de mettre le haut-parleur et se jura de retrouver cette ordure.

- Alors ? demanda Joy impatiente de connaître les exigences des ravisseurs
- Je ne dois pas signer avec les Péruviens
- Pardon ? s'étonna Simon
- Ils ont enlevé Paolo parce qu'ils ne veulent pas que la centrale électrique voit le jour, répéta Kerensky
- Mais c'est de la folie, qui…

Joy arriva au même raisonnement que Largo. La commission, encore et toujours cette maudite commission qui s'en prenait maintenant à leur enfant !

- Il faut trouver le moyen de les éliminer une fois pour toute !
- Joy…
- Elle parle de la commission adriatique, Simon. C'est eux qui ont enlevé Paolo, dit Largo
- Mais c'est de la folie, pourquoi est ce qu'ils voudraient empêcher cette centrale électrique d'être construite ?
- Si je me rappelle bien, Gustavo Alcante m'a dit qu'il avait reçu plusieurs propositions de rachat pour le site de la centrale
- Pourquoi les a t il refusés ? demanda Simon
- Parce qu'une centrale électrique sera beaucoup plus utile à son peuple qu'une légion d'hôtels et de touristes, fit Largo en s'asseyant
- Tu ne m'avais pas parlé de ce rendez-vous, dit Joy pensive
- Non, il… il a été changé hier matin, je devais officiellement le rencontrer après-demain
- Ca signifie que nous avons une taupe ou que Alcante en a une, constata Kerensky. Qui est au courant de ce changement ?
- He bien, John et Alcante. Je suppose qu'il en a parlé avec son bras droit et qui sais-je encore
- Ca ne peut pas être Sullivan donc la taupe est au Pérou, nota Simon
- Où doit avoir lieu la signature ? demanda Joy
- Demain midi, à l'ambassade péruvienne. Alcante devait arriver ce matin.

Georgi écoutait sans rien dire. Il avait entendu plus ou moins parlé de la commission et savait d'instinct que sa mère était dans de sales draps. Son père continuait de pianoter sur son portable. Il le vit faire une grimace en constatant qu'il n'avait pas réussi à repérer d'où venait l'appel. Georgi se leva et alla près de lui.

- Papa, c'est pas de ta faute, murmura t il pour que personne d'autre n'entende

Kerensky releva la tête et eut un petit sourire. Georgi avait le même regard que lorsqu'il avait fait, involontairement, revenir ses parents de leur lune de miel pour cause d'appendicite. Kerensky se leva brusquement et attrapa le journal qui traînait sur le bureau de Largo.

- Georgi, tu restes avec Simon. J'ai quelque chose à vérifier, fit le russe en récupérant son matériel
- Hey mais je…, protesta Simon

Kerensky ne l'écouta pas et sortit en trombes sous le regard étonné de ses amis. Il venait de comprendre le message que Sasha lui avait laissé.

***


- Vous croyez qu'il va obéir ? demanda un homme assis autour de la table du conseil de la commission adriatique

Marissa ne distinguait pas vraiment le visage de ses pairs mais n'en avait cure. Elle venait leur offrir une victoire éclatante. Nul doute que Winch obéirait pour ne pas risquer la vie de son fils.

- Il obéira, s'il tient vraiment à son fils
- Vous êtes consciente que cet enfant peut vous identifier ? dit une femme sur sa droite
- Tout à fait mais je n'ai jamais dis que les retrouvailles auraient lieu, fit Marissa avec un petit sourire
- Et la femme ? demanda une voix sur sa gauche
- Elle n'est pas très bavarde mais nous devrions la garder un moment pour exercer un moyen de pression sur le russe
- Très bien, poursuivez. Nous devons obtenir et réaménager cette partie du Pérou. L'économie du pays est dans un état lamentable et nous pouvons aisément tirer profit de la situation.

Marissa inclina la tête avant de sortir de la salle.

***


Kerensky se traita d'imbécile tout en récupérant son matériel. Il aurait dû remarquer ce détail dès le départ. C'est le fait d'apprendre que la commission adriatique était responsable du kidnapping qui avait produit le déclic. Son fils avait raison, Sasha leur avait donné un indice par sa façon de tenir le journal. De son index, elle indiquait discrètement un article sur la chute de la bourse italienne à la suite des inondations que le pays subissaient depuis un mois. Ils avaient passé une partie de leur voyage de noces en Europe, notamment en Italie d'où ils étaient revenus précipitamment car Georgi s'était fait opérer de l'appendicite. Kerensky ferma son sac et sortit du bunker. Son avion décollait dans trente minutes.

***


Largo était assis dans son fauteuil depuis une heure. Il tournait le dos à la porte et ne vit pas Joy entrer. Elle le regarda longuement avant d'avancer. Elle le connaissait et savait quelles étaient ses pensées. Largo s'en voulait, il se sentait responsable de l'enlèvement de Paolo. Peu avant sa naissance, il lui avait proposé de tout laisser tomber. De quitter New-York pour se consacrer à elle et à leur fils. Joy avait été consterné par l'idée, le groupe W représentait tellement plus qu'une simple société pour son mari.

- Il avait raison, fit Largo en apercevant son reflet dans la baie vitrée
- Qui ?
- Nerio. Je viens seulement de le comprendre. En m'éloignant de lui, il a évité ce genre d'incident.
- Largo, tu n'y es pour rien, fit Joy doucement en posant la main sur son épaule
- Tu en es certaine ? Parce que moi je ne le suis pas
- Tu te rends compte que le seul membre de l'Intel Unit qui ne panique pas, c'est Georgi ?
- Et alors ?
- Je crois qu'on a beaucoup à apprendre d'un gamin de 13 ans et j'espère que Paolo lui ressemblera un peu
- Un peu seulement ?
- Je n'ai toujours pas digéré l'allusion à ses parents qui étaient… hum occupés

Largo sourit doucement. Georgi était un phénomène, c'était certain.

- Tu te rappelles de ma proposition de tout abandonner ?
- Largo, je refuse que tu…
- Laisses moi finir. Tu veux vivre dans la crainte constante qu'il se fasse enlever ou pire encore ?
- Je le vis tous les jours avec toi, Largo ! protesta Joy
- Je suis un adulte !
- Tu es l'homme que j'aime, à la tête d'une puissante multinationale que beaucoup de gens aimeraient voir tomber, et tu prends des risques sans cesse
- Je ne…
- Bon d'accord, depuis la naissance de Paolo nous menons une vie un peu plus calme qu'avant mais…

Largo leva les yeux vers elle. Joy semblait toujours si sûre d'elle-même que Largo fut surpris de voir qu'elle avait baissé sa garde.

- Mais quoi ? demanda t il doucement en lui prenant la main
- Je ne veux pas te perdre, murmura t elle, et je veux que notre fils soit conscient des responsabilités qu'il aura à endosser s'il veut te succéder
- S'il veut ? Tu crois qu'il aura le choix ?
- Tu l'as eu en quelque sorte, non ?
- Sans doute, dit-il après un long moment

Joy s'assit sur ses genoux et se blottit contre lui. Largo la serra et respira son parfum.

- Joy
- Oui ?
- Réfléchis à ce que je viens de dire
- C'est tout réfléchit, je crois. Tu te vois loin de Simon et ses blagues idiotes, loin de Kerensky, Sasha et Georgi ? On forme une famille tous ensemble, tu ne peux pas la détruire sur un coup de tête.
- Ce n'est pas un…

Le téléphone sonna, empêchant Largo de poursuivre mais il se promit de reprendre la discussion dès le retour de Paolo.

- Larg', c'est Simon. Vous devriez descendre au bunker
- Un problème ?
- Kerensky s'est envolé
- Envolé ? répéta Joy intrigué
- Il a quitté l'immeuble il y a quatre heures et il n'est pas chez lui
- Il a parlé d'une piste tout à l'heure, il a pu la suivre, dit Largo
- Je sens qu'il y a un truc bizarre. Georgi est en train d'essayer de le suivre à la trace
- On arrive, dit Largo en raccrochant. Il ne manquait plus que cela.

***


Kerensky n'avait pas perdu de temps avant d'embarquer dans l'avion. Il avait joint l'un de ses contacts italiens qui l'attendait à son arrivée avec une voiture, et quelques accessoires qui lui serait plus qu'utiles et qui ne passait pas au détecteur de métaux. Georgi espérait qu'il n'était pas trop tard. Son esprit vagabonda sur les dernières années et s'arrêta sans le vouloir sur un moment d'intimité entre Largo et Joy auquel il n'aurait pas du assister.

Flash-back (Je ne sais pas si cela se fait mais ce flash-back est dédié à Geraldyne qui m'a envoyé un gentil feed pour Sasha et qui m'a fait remarquer qu'il manquait une scène cruciale pour les largojoyistes donc la voilà)

Georgi était assis sous son bureau, une boite à outils à portée de main. Il avait un problème avec un des ordinateurs du bunker et tentait tant bien que mal de le réparer.

- Kerensky a du s'absenter, fit Joy en entraînant Largo dans le bunker
- Qu'y avait-il de si urgent qui ne puisse attendre ce soir, fit ce dernier en l'enlaçant, je devrais déjà être dans la salle du conseil.

Kerensky songea à signaler sa présence mais il ne voyait pas comment. De plus, Largo semblait pressé donc il ne devrait pas rester très longtemps.

- Largo, j'aime beaucoup ta façon d'embrasser mais…
- Mmoui, tu voulais… me dire… quelque chose…, fit-il en ponctuant chaque mot d'un baiser

Joy se détacha légèrement de lui. Largo capitula et remarqua qu'elle semblait un peu inquiète.

- Tout va bien ?
- Oui… enfin je…, fit Joy hésitante
- Tu sais que tu peux tout me dire, dit Largo pour l'encourager
- Je sais, je t'ai déjà annoncé des choses pires que cela mais… comment dire…., fit Joy avant de prendre une grande inspiration, Largo… tu vas être papa

Largo la regarda incrédule. Joy vit le cheminement de ses paroles presque comme si elle était à l'intérieur de son mari.

- Je vais être papa ?
- Oui, fit-elle en hochant la tête
- C'est… tu es certaine que…
- Qu'il est de toi ? Oui, j'ai arrêté de coucher avec Simon et Kerensky dès qu'on s'est marié
- Tu as…, fit-il, choqué
- Non ! Mais tu n'as pas l'air ravi de la nouvelle, constata Joy déçue
- Je vais être papa !

Les mots lui semblaient étranges. Largo avait pensé qu'ils fonderaient une famille, Joy et lui, mais entre imagination et réalité… il ne s'était pas attendu du tout à cette nouvelle quand elle lui avait dit qu'elle devait lui parler d'urgence.

- Je vais être papa, répéta t en souriant
- Au moins tu sais répéter une phrase, ça me rassure, tu n'as pas totalement perdu l'esprit
- Quand ?
- Quand quoi ?
- Joy, quand est ce qu'on va avoir un bébé ?fit-il en souriant
- Oh… février
- Un verseau, c'est superbe !
- Largo… tu es certain que tu vas bien ? demanda Joy qui avait du mal à suivre

Pour toute réponse, il la serra contre lui et l'embrassa passionnément.

- Il faut acheter un lit, des vêtements et tout un tas de choses, fit Largo en la regardant
- Euh… on a le temps, il reste plus de sept mois !
- Joy, fit-il plus sérieusement
- Oui ?
- Merci, merci et encore merci
- De quoi, fit-elle, rassurée par sa réaction
- De m'aimer, d'être ma femme et d'avoir cette petite chose en toi, termina t il en posant la main sur son ventre

Le portable de Largo sonna, laissant un silence planer entre eux que Joy combla d'un baiser.

- John va te tuer si tu ne montes pas tout de suite, fit-elle en lui donnant une tape sur les fesses
- Il peut faire ce qu'il veut, je vais être papa ! Il faut que l'on fête cela avec Simon, Kerensky et Sasha !

Georgi avait sourit en les entendant partir. Largo père de famille. voilà un rôle dans lequel il ne l'avait jamais imaginé. Kerensky avait pensé à Georgi. Il aurait aimé voir Sasha enceinte, assister à sa naissance, voir ses premiers pas, entendre ses premiers mots,… Il aimait son fils de tout son cœur mais on leur avait volé dix ans et cela semblait une éternité par moment.

Fin flash-back


***


- Tata
- Oui, Paolo ?
- Qu'est ce que t'as là ? demanda t il en montrant son visage tuméfié
- Je suis tombée, mentit Sasha
- T'as bobo ?
- Non, mon chéri. Tu devrais dormir maintenant, il est tard, dit Sasha d'une voix douce

Elle embrassa le petit garçon sur le front et le borda avant de lui raconter une histoire dans laquelle il n'y avait ni méchants ni malheur.

***


- Alors vous avez trouvé quelque chose ?demanda Largo en entrant
- La première photo qu'on nous a envoyés était affichée sur l'écran mais on ne sait pas pourquoi
- Bingo ! Fit Georgi d'un air ravi. Il est dans un avion en route pour l'Italie
- Comment tu as trouvé ça ? demanda Largo
- Papa a payé son billet avec sa carte bleue, il voulait qu'on puisse le suivre à distance
- L'Italie ? Répéta Simon, qu'est ce qu'il va faire en Italie ?
- Attendez une minute, fit Joy en cherchant quelque chose, avant de partir il a regardé quelque chose dans le journal
- Le journ…, bon sang j'aurais du y penser avant ! fit Georgi en faisant un agrandissement de la photo de Sasha

Largo, Simon et Joy regardèrent l'écran que leur montra Georgi et pensèrent immédiatement à la même chose.

- Triest ! C'est là-bas qu'ils sont, on n'y a même pas pensé ! s'exclama Simon
- Je pensais qu'ils avaient abandonné la maison, fit Largo
- Quelqu'un peut m'expliquer, fit Georgi
- La première fois qu'on a eu affaire à la commission, on a visité une de leur cachette en Italie, expliqua Joy
- Ton père est complètement dingue, s'il pense les récupérer seul ! s'exclama Simon
- Je ne comprends pas pourquoi il ne nous en a pas parlé, fit Joy pensive
- Ça a peut être un rapport avec la deuxième photo, murmura Georgi le visage fermé
- Quelle deuxième photo ? l'interrogea Simon
- Comment as-tu … ? s'étonna Largo
- Aucune importance mais papa a dû être dingue quand il a vu ça, fit le gamin en ouvrant le fichier
- Georgi, je suis désolé…, murmura Simon en voyant que Sasha avait été maltraité
- Ça va, fit le gamin en haussant les épaules, par contre, mon père va avoir besoin de vous
- Je fais préparer le jet immédiatement
- Attends, Largo qu'est ce que tu as fais pour cette histoire de rendez-vous avec Alcante ? s'enquit Simon

Largo regarda Joy un instant. Il avait les mains liées et il détestait cela.

- Je n'ai pas vraiment le choix, je vais l'annuler
- Euh… ils veulent quoi comme preuve ? demanda Georgi
- Certainement un article dans la presse. Nous devions donner une interview et faire quelques photos après le déjeuner
- Vous avez largement le temps d'y aller et de les sauver, constata le gamin mais je peux toujours faire courir une rumeur dans quelques heures
- Une rumeur ?
- Un communiqué AFP si vous préférez disant que Largo est revenu sur sa décision pour x raison
- Toi, tu peux faire ça ? dit Simon étonné
- Je peux faire bien plus mais…
- Tu penses pouvoir nous diriger comme le fait ton père ? demanda Joy
- Attends, tu vas quand même pas…, commença Simon
- Georgi ?
- Ouaip, ça pose pas de problème
- Bon alors on y va. Je vais demander à John de rester avec toi, dit Largo
- Je n'ai pas besoin d'un…
- Georgi, à mon avis tu ferais mieux de pas pousser le bouchon trop loin, fit Joy
- Désolé mon pote, tu pourras pas regarder les sites por…
- Simon ! s'exclama t elle outré
- Je suis pas aussi obsédé que toi par les filles, dieu merci, lança Georgi en souriant en douce. Maintenant, pendant que vous allez rejoindre mes parents et Paolo, je vais essayer de récupérer un satellite pour surveiller la maison si vous vous décidez à me dire exactement où elle est
- Il me scie ce gosse, fit Simon en ouvrant de grands yeux

***


Kerensky vérifia une nouvelle fois son détecteur thermique. Pénétrer dans l'enceinte de la propriété n'avait pas été difficile, elle n'était pas surveillée à l'exception de deux chiens dont il était venu à bout grâce à des somnifères. Il repéra une porte qui n'était pas surveillée et se glissa à l'intérieur de la maison. Georgi était étonné de ne pas rencontrer plus de gardes, un peu moins d'une vingtaine seulement, mais cela allait lui faciliter grandement la tâche. Il se cacha derrière une porte en entendant des pas. L'homme passa près de lui sans le remarquer. Le russe se demanda où pouvait être Paolo et Sasha. Il décida de commencer par le premier étage. Il arpenta le couloir, son détecteur à la main, et s'arrêta devant la porte du fond. Il y avait quelqu'un dans la pièce mais aucun moyen de savoir si c'était les personnes qu'il cherchait ou un membre de la commission. Kerensky rangea l'appareil et mit la main gauche sur la poignée de la porte, la droite tenant son arme munie d'un silencieux devant son hypothétique ennemi, il ouvrit la porte lentement. La pièce était plongée dans la pénombre et il dut laisser son regard s'y adapter un court instant.

Sasha ouvrit les yeux et regarda la forme approcher. Elle ne put réprimer un frisson en se disant que la commission venait d'obtenir ce qu'elle voulait et que cet homme venait la tuer. Paolo ! cria son esprit embrumé. Ils allaient le tuer aussi, Joy ne le supporterait pas ! Elle avait échoué, elle n'avait pas réussi à sauver le petit garçon. Son cœur se serra à cette pensée. L'homme s'accroupi et Sasha cru qu'elle délirait. Devant elle, le regard brillant de colère, son mari la regardait.

- Georgi ?

Il répondit en l'embrassant doucement. Sasha sentit les larmes couler sur ses joues, c'était fini. Ils allaient rentrer chez eux, Georgi avait comprit son message et était venu les sauver. Kerensky s'attaqua aux cordes qui retenait Sasha sur sa chaise. Il venait de défaire celle libérant son bras droit quand il porta la main à sa nuque, avant de tomber lourdement sur le sol. Derrière lui, Sasha pu voir Marissa, le sourire aux lèvres, accompagné de deux hommes.

- De mieux en mieux, fit-elle en approchant
- Qu'est ce que…
- Rassurez-vous, ce n'est qu'un tranquillisant. Il va dormir quelqueuger les mains mais constata qu'il était attaché. Elle lui sourit doucement et l'aida à s'asseoir près d'elle avant de le détacher. Kerensky la prit dans ses bras et la serra contre lui un long moment.

- Je suis désolé, murmura t il doucement en caressant sa joue endolorie
- Tu n'y es pour rien et tu es là, c'est tout ce qui compte
- Je fais un piètre héros
- Il n'y a que les capitalistes qui font des héros invincibles, le taquina t elle
- Sasha, est ce que…, commença t il en reprenant son sérieux

Georgi n'arrivait pas à terminer sa phrase mais Sasha ne baissa pas les yeux et le rassura d'un sourire.

- Ils m'ont juste battu
- Juste ! Regarde ce qu'ils…, s'emporta t il
- S'il te plait, calmes toi, fit Sasha doucement. Je n'ai rien qui ne guérira avec un peu de temps mais je n'arrête pas de penser à Paolo. Je ne l'ai pas vu depuis un long moment.
- Il faut sortir d'ici
- Largo et les autres vont…

Elle se tut en regardant son mari. Il aurait pu sembler impassible pour ceux qui ne le connaissaient pas mais Sasha vit quelque chose passer dans son regard.

- Georgi Kerensky, ne me dis pas que tu as fais la bêtise de venir seul ici !
- Je leur ai laissé des indices pour que Georgi puisse nous retrouver
- Des indices ? Non mais c'est pas vrai ! Et on est censé faire quoi en attendant que la cavalerie arrive ? Je te rappelle qu'ils arrivent toujours trop tard dans les films américains ! Comment as tu…

Kerensky la fit taire d'un baiser fougueux, il la relâcha au bout d'un petit moment.

- N'espère pas t'en sortir à si bon compte ! fit-elle en souriant

***


Les trois agents de l'Intel Unit pénétrèrent en silence dans la maison. Largo et Simon entrèrent par la porte de derrière, après avoir maîtrisé les deux hommes que Georgi leur avait signalés. Joy prit le même chemin que Kerensky quelques heures plus tôt. Elle se cacha en entendant des bruits de pas.

- Il faut en finir, nous avons ce que nous voulions, fit Marissa, amenez-les tous dans la grande salle
- Tout de suite, répondit un homme qui monta à l'étage

Joy attendit d'être sûre que personne ne l'entendrait pour contacter Largo et Simon.

- On arrive à temps, on dirait, conclu t elle avec soulagement même si la partie n'était pas encore gagnée
- Ok avec Simon on te retrouve dans la salle. On va essayer de mettre KO quelques-uns uns des sbires de la commission au passage. Georgi, tu fais du bon boulot.
- Merci, répondit le garçon sans quitter l'écran des yeux. Joy tu en as deux sur ta droite, Largo au fond du couloir à gauche

***

- Je te conseille de pas faire le malin, ruskov, si tu veux pas que ta femme y passe, dit l'homme qui maintenait une arme sur la nuque de Sasha

Georgi leva les bras en signe de reddition et avança dans le couloir. Sasha le suivit, l'homme toujours collé contre elle, et aperçu Paolo au fond du couloir. L'enfant se débattait dans les bras d'un des gorilles de Marissa.

- Tata ! cria t il en la voyant

Il se débattit de plus belle et réussi à échapper à l'homme qui couru derrière lui en jurant. Sasha ouvrit les bras et reçu le petit contre elle sous le regard mauvais du sbire qui la tenait toujours en
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