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### Seuls au monde ###
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Kazy
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MessagePosté le: 07 Juil 2003 06:19 pm    Sujet du message: Seuls au monde Répondre en citant

Seuls au monde


On a appelé à la maison il y a une demi-heure. L'hôpital. Ça ne pouvait être que ce que je redoutais. Le temps de récupérer ma sœur à l'école, et j'ai filé en bus jusqu'à la clinique, avec elle. Elle m'a demandé pourquoi maman n'était pas venue, et elle a remarqué qu'on arrivait à l'hôpital. Elle m'a regardé ,mais je ne savais pas si elle avait compris.

Et depuis cinq minutes, j'attends. Que le temps passe. Que je sois prêt. Ou d'être convaincu que ce n'est pas pour ce que je redoute que je suis là. Elle, elle n'aime pas les hôpitaux. Surtout depuis que papa… Depuis, je suis l'homme de la famille. Et je veille sur ma sœur parce qu'elle a besoin de moi. Entrer. Il faut que j'entre pour avoir les réponses à mes questions. Je prends la main de ma sœur, et je pousse la porte. Mon dernier souvenir de l'hôpital, c'était le calme. Le trop-plein de calme, d'ailleurs. Mais là, plusieurs infirmiers nous ont poussés, un brancard derrière eux. Dessus, un homme, la trentaine, allongé, pâle comme un linge. La main de ma sœur broie la mienne de peur et de désespoir. De toute façon, je ne le sens pas, je me sens comme anesthésié. Je m'en veux de lui infliger ça, mais je n'ai pas le choix.

Tout se passe au ralenti. Je n'entends pas les cris des ambulanciers, qui tentent de ranimer l'homme allongé sur la civière. Tout ce que je vois, c'est cet horrible souvenir qui me hante. Celui de la mort de papa.

- Hé ho ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu es malade ? C'est ta sœur ?

Je sursaute, et ma sœur se cache un peu derrière moi. Le temps de me reconnecter à la réalité, d'assimiler ce que vient de me dire la dame d'accueil, et je lui réponds le plus sereinement possible, après avoir ordonné à ma sœur d'aller patienter quelques minutes dans la salle d'attente, de peur qu'elle n'entende ce que nous ne voulions pas savoir.

- Non, ma sœur va bien. En fait, c'est ma mère. On m'a appelé il y a une demi-heure pour me demander de venir. Et comme je ne pouvais pas laisser ma sœur toute seule à la sortie des cours, j'ai dû l'emmener avec moi.
- Et comment s'appelle ta mère ?

Je lui donne son nom, et la dame appelle le médecin, qui arrive quelques minutes après, pas très fier. Il dévie le regard à chaque fois qu'il croise le mien. Et je comprends. Je comprends que notre vie va radicalement changer, que je vais devoir survivre au lieu de vivre ma vie de jeune. Je comprends que ma sœur aurait encore plus besoin de moi, je comprends ce que ma mère a fait, je comprends pourquoi elle l'a fait, je comprends qu'elle a fait la plus grosse bêtise de sa vie, je comprends qu'elle nous a abandonnés. Alors pour simplifier la tâche à ce pauvre médecin de pacotille, qui continue de chercher ses mots, je le devance :

- Comment ?

Il semble perturbé par ma question. On dirait qu'il me prend pour un imbécile… Je déteste ça et je ne suis vraiment pas d'humeur à supporter ça…

- Suicide, me répond-il finalement.
- Qu… Quoi ?
- Des somnifères.

Il me laisse assimiler l'information, et finalement me demande qui est l'adolescente avec moi.

- C'est ma sœur.
- Vous voulez que… je m'en occupe ?
- Non. Je… Notre père est mort il y a quelques mois. Alors j'ai peur qu'elle ne réagisse mal. C'est à moi de m'en " occuper ". Laissez-moi faire, je lui dois au moins ça…

Je m'approche de la salle d'attente où elle reste assise, tremblante, se demandant sûrement pourquoi nous sommes là, ou plutôt si la raison qu'elle soupçonne est juste. Elle tourne les yeux vers moi, alors que je m'assois à côté d'elle. Mais j'entends ce que dit le médecin :

- Les pauvres. Il y a quelqu'un à appeler au cas où ?
- Je ne sais pas. Il faudra leur demander… Le garçon a l'air sérieux…

Et puis je n'entends plus rien. Je fais le vide dans ma tête. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre que nous ne sommes plus que tous les deux dans cette vie ?

Une petite voix me tire de mes pensées :

- Simon… Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures ?

Je pleure ? Je ne m'en étais même pas rendu compte ! Je lui souris faiblement.

- Simon, pourquoi on est ici ?
- Vanessa…

Comment lui dire sans lui faire de peine ? Il n'y a aucun moyen. Qu'est-ce que je lui en veux d'un coup, à Rachel ! Mais qu'est-ce qui lui a pris de nous abandonner comme ça, hein ?! N'étions-nous pas gentils et attentionnés ? Je sèche mes larmes d'un geste rageur de la main, et j'explique tout à Vi. Enfin… Tout ce qu'une fille de son âge peut entendre, et peut comprendre. Elle aussi se met à pleurer, et elle me dit, en se levant, et toujours avec sa petite voix :

- Tu mens. C'est pas vrai ! Tu mens !
- Vi…
- NON ! Elle ne nous aurait pas abandonnés, tu entends ? Elle nous aimait !!
- Vi…
- Elle ne peut pas être morte ! Tu mens ! Tu mens ! Tu mens !

Elle se met à courir dans les couloirs, tandis que je l'appelle :

- VANESSA !!!!

Un médecin la rattrape, et la prend dans ses bras. Elle se débat, mais finalement se calme, le docteur la tenant trop fermement dans ses bras. Et elle pleure, contre le médecin. Elle laisse sa tristesse prendre le dessus.

Je la protègerai. J'en fais le serment. Moi, Simon Ovronnaz je jure solennellement de protéger et de prendre soin de ma sœur, quoi qu'il arrive, qui qu'elle devienne, quoi qu'elle fasse.

Je m'approche d'elle. Du haut de mes dix-huit ans, je me sens minuscule en face de sa douleur et de sa souffrance. Elle me repousse, alors que je tente de la prendre dans mes bras, le médecin l'ayant lâchée petit à petit. Elle dit qu'elle me déteste, qu'elle me hait, et que je ne suis qu'un menteur. Tout le personnel de l'hôpital nous regarde.

J'ai beau souffler des mots doux à Vanessa, elle continue à dire que je mens et qu'elle me hait. Moi, la personne que je hais, c'est ma mère. Et rien ne changera ça. Si c'est une mise à l'épreuve, nous gagnerons la médaille d'or. On lui prouvera qu'on n'a pas besoin d'elle pour vivre, et pour être heureux.

Je ne sais pas ce qu'on deviendra, mais ce qui est sûr, c'est qu'on vaudra mieux qu'elle. Vi se calme dans mes bras. Nous sommes en plein milieu du couloir, et ses pleurs se répercutent dans le silence inhabituel de ce bâtiment maudit. Mais un groupe d'ambulanciers arrive, et vient briser cette quiétude. Plus personne ne prête attention à nous pour le moment.

Je resserre mes bras contre Vanessa, et je lui souffle :

- Je t'aime…



FIN
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